Témoignage sur les rencontres “Génie naturel ! Génie humain”

Par Nicole Brès

J’ai eu la chance d’aller au colloque à Royaumont (Val d’Oise) : 2 jours autour du thème de « ce qui lie l’humain à son milieu naturel », 2 jours avec Gilles Clément entouré d’intervenants diverses comme vous pouvez le lire sur le programme. Le génie du lieu a été constamment appelé, les écrits d’Augustin Berque aussi. Après des récits d’expérience de construction d’habitats sur notre terre, deux zadistes ont témoigné de leur démarche d’apprendre et transmettre une organisation empirique « qui rend intelligent »: j’apprends en observant et en essayant.

Revenu à Royaumont, Sylvain Hilaire nous a parlé de la relation des Cisterciens avec la Nature. Puis il a été question de l’eau et du trajet de l’eau qui modèle le paysage. De l’habitat, nous sommes passés au jardin et au territoire. Il a été question d’anthropocène ou comment la Terre est devenu jardin planétaire. Gilles Clément, positif, parle d’accepter l’imprévisible et d’abandonner l’idée de maitrise du futur : une éducation prospective est la solution pour apprendre le dialogue avec la nature. Du Savoir pour Prévoir.

Passons à « imaginons et agissons avec le génie naturel ». L’écopsychologue Mohamed Taled nous invite à sortir du temps court de la consommation-urgence (conséquentialisme) pour se donner du temps. Il tient Marin Mersenne (contemporain de Descartes) comme le responsable de notre crise socio-écologique : il a éradiqué l’âme du monde, le génie des lieux, l’ ”anima mundi”, réduisant le réel au matériel. L’écologie aujourd’hui a une approche ressourciste…qui n’intègre pas le génie naturel ; il parle d’écologie autiste.

Marc-André Selosse nous a parlé de santé « one else »: une seul santé de tout et de tous : « nous sommes tous liés et les déchets des uns sont les ressources des autres. « Nous trouverons nos solutions dans nos poubelles… »

Gilles Clément : « Le mot nature a été créé pour mettre de la distance entre nous et les autres vivants pour des besoins scientifiques, il nous place en dehors du vivant; réfléchissons à l’effacement de ce mot ! »

La table ronde (7), la seule féminine, a dialogué avec Gilles Clément sur la notion de paysage dans d’autres cultures avec d’autres techniques. Et la table ronde (8) nous a apporté jeunesse et optimisme avec la prise de parole d’un étudiant de la première année de la licence professionnelle Design des milieux anthropisés : à l’université de Limoges cette formation est encadrée par une charte élaborée par Gilles Clément. La relève est là, pas encore en quantité mais en qualité. 2 jours riches et enthousiasmants.


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